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BIO

Born 1974 in Greater Manchester, UK

Studied BA (Hons) Fine Art Manchester Metropolitan University

Lives and works in Paris

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Woody Le Chêne, Truth advances in disguise

text by Alexandre Herrou, April 2025

 

A methodical observer of our contradictions, Woody Le Chêne accumulates evidence of our self-destruction. From the media frenzy that overwhelms us, he tirelessly draws upon traumatic images, like a meticulously desperate archivist, and disguises them as aesthetic objects.

 

His work simultaneously explores several territories: war, migration, cartography, the environmental crisis, and approaches them all with a claimed technical indifference: it is a dispassionate assessment of an era shaped by the reification of everything.

 

In their oppressive density, his early works already evoked the obviously dystopian future into which the world is projecting itself with increasing certainty every day. Yet his palette has gradually softened, opening up to a greater variety of hues with almost optimistic nuances. Almost. For what Woody le Chêne compulsively documents is our capacity as spectators to accommodate the unacceptable, or worse, to develop a form of fascination with it.

 

In a context that sees the end of the 20th century—marked by the development of media technologies fundamentally transforming our relationship with images—we come to a 21st century ushering in the attacks of September 11, 2001, the artist notes a symptomatic inconsistency: sexuality remains taboo in a society that daily consumes violence. A relative paradox in which the subversive nature of sexuality, commodified by pornography, is erased, relegated to the insignificant ranks of consumption.

 

By transforming shocking images into decorative motifs through a refined process, Woody Le Chêne creates a formal distance that he presents in soft, almost pastel hues. The formal interplay composed around these nuances strangely evokes military camouflage patterns. In the chromatic attenuation of affects, the function of camouflage becomes clearer: to conceal in order to act better.

 

This discourse of disappearance arouses a disturbing ambivalence: this "aesthetic trap" functions as a revelatory mechanism. The artist first attracts the viewer with the formal seduction of the works—graphic qualities, a "soothing" colour palette—and then allows them to detect their repressed violence. As in Jonathan Glazer's The Zone of Interest: there's no need to see the gas chambers to understand the obscenity of the discrepancy.

 

His more recent paintings from the War Images series thwart the clichés of sound and fury. Behind these small houses with colourful roofs arranged in a prettiness of wallpaper or scale model, another reality is at work: that of the invasion of Ukraine by Russia and the destruction of the Kakhovka Dam in 2023. Denial and dissimulation establish the visual backdrop that lulls our reason to sleep.

 

Surprisingly, his iconographic repertoire also includes flower paintings. This is not a casting error: evoking natural and cyclical decline, they embody a form of poetic resistance in the face of industrial destructiveness. They also serve as a critical reference to classical artistic categories, those that have served Western hegemony, conquest, colonialism... They are there, finally, like the bouquets we place at the scene of a fatal accident—paltry symbols of our helplessness in the face of catastrophe. A Memento Mori, reminding us that even beauty, like everything else, will be consumed before being digested.

 

Woody le Chêne is perfectly aware of the futility of his gesture; it is this acute awareness of futility that gives his work its desperate power.

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Woody Le Chêne, la vérité avance masquée

 

Observateur méthodique de nos contradictions, Woody Le Chêne accumule les preuves de notre autodestruction. Dans le bain médiatique qui nous submerge, il puise inlassablement les images traumatiques, tel un archiviste méticuleusement désespéré, et les déguise en objets esthétiques.

 

Son travail explore simultanément plusieurs territoires : guerre, migration, cartographie, crise environnementale, et aborde le tout avec une indifférence technique revendiquée : c’est un état des lieux dépassionné d’une époque modelée par la réification de tout.

 

Dans leur densité oppressante, ses premiers travaux évoquaient déjà le devenir évidemment dystopique dans lequel le monde se projette chaque jour plus sûrement. Pourtant sa palette s’est progressivement adoucie, s’ouvrant à une plus grande variété de teintes aux nuances presque optimistes. Presque. Car ce que Woody le Chêne documente compulsivement, c’est notre capacité de spectateur à nous accommoder de l’inacceptable, pire, à en concevoir une forme de fascination.

 

Dans un contexte qui voit succéder à la fin du XXe siècle – marqué par le développement des technologies médiatiques transformant fondamentalement notre rapport aux images – un XXIe siècle s’ouvrant sur les attentats du 11 septembre 2001, l’artiste fait le constat d’une incohérence symptomatique : la sexualité reste taboue dans une société qui s'abreuve quotidiennement de violence. Un paradoxe tout relatif au sein duquel le caractère subversif de la sexualité, marchandisée par la pornographie, se trouve abrasé pour rentrer dans le rang insignifiant de la consommation.

 

En transformant, par un travail d’épure, les images choquantes en motifs décoratifs, Woody Le Chêne crée une distance formelle qu’il décline en teintes douces, presque pastel. Le jeu formel composé autour de ces nuances se met étrangement à évoquer les motifs militaires de camouflage. Dans l’atténuation chromatiques des affects, la fonction du camouflage se précise : dissimuler pour mieux agir.

 

Ce discours de la disparition suscite une ambivalence dérangeante : ce « piège esthétique » fonctionne comme un mécanisme révélateur. L'artiste attire d'abord le spectateur par la séduction formelle des œuvres – qualités graphiques, palette chromatique « apaisante » – pour ensuite lui laisser la possibilité d’en déceler la violence refoulée. Comme dans La zone d'intérêt de Jonathan Glazer : nul besoin de voir les chambres à gaz pour comprendre l'obscénité du décalage.

 

Ses peintures plus récentes de la série War images déjouent d’ailleurs les poncifs du bruit et de la fureur. Derrière ces petites maisons aux toits colorés rangées dans une joliesse de papier peint ou de modèle réduit, une autre réalité est à l’œuvre : celle de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la destruction du barrage de Kakhovka en 2023. Déni et dissimulation instaurent le fond visuel qui ensommeille notre raison.

 

Étonnamment, son répertoire iconographique inclut également des tableaux de fleurs. Il ne s’agit pas d’une erreur de casting : évoquant le déclin naturel et cyclique, elles incarnent une forme de résistance poétique face à la destructivité industrielle. Elles agissent aussi comme référence critique aux catégories artistiques classiques, celles qui ont servi l'hégémonie occidentale, la conquête, le colonialisme… Elles sont là enfin comme ces bouquets que l'on dépose sur les lieux d'un accident mortel - symboles dérisoires de notre impuissance face à la catastrophe. Memento Mori, rappelant que même la beauté, comme le reste, sera consommée avant d’être digérée.

 

Woody le Chêne sait parfaitement l'inutilité de son geste, c’est cette conscience aiguë de la futilité qui confère à son travail sa puissance désespérée.

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​​CV

2025 This Isn't Happening, Galerie Paul 13, Paris, France (solo exhibition)

2024 Portes Ouvertes Montreuil, France

2023 The Power of ART, Shibuya Art Junction/ MONA virtual Gallery, Tokyo, Japan

2022 Portes Ouvertes Montreuil, France

2021 Camille d’Alençon studio, Ivry-Sur-Seine, France (group exhibition)

2021 Galerie Paul 13, Paris, France (group exhibition)

2021 Portes Ouvertes Montreuil, France

2020 Portes Ouvertes Montreuil, France

2019 Openbach Gallery, Paris, France (group exhibition)

2018 Le Bateau Magazine #16 - contribution

2016 Greater Manchester Arts Prize, Manchester, UK (group exhibition)

2006 Magma Store, London, UK - window commission

2005 Grail, Tokyo, Japan (solo exhibition)

2005 New Balance, Manchester, UK (group exhibition)

2003 Dazed, Stoke On Trent, UK (solo exhibition)

2002 Arc Gallery Store, Manchester, UK (solo exhibition)

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